Devenir artiste peintre et en vivre dans un milieu choisi, parmi ma famille et la nature, tel était mon rêve et mon défi. Au moment décrire ces lignes, 14 ans se sont écoulés et je peux affirmer avec toutes les connaissances acquises au fil de ces années, il me serait impossible de surmonter à nouveau toutes les contraintes que demande la réalisation d'un tel rêve. N'ayant aucune notion de l'art, je peux dire aujourd'hui que tout est presque possible et que tout peut devenir réalité. Par le biais des tableaux qui vont suivre, vous allez mieux comprendre. Il était une fois en 1987... » 1987 Ma carrière d'artiste est lancée Ma première collection, bien modeste vous le comprenez bien, comptait 14 petites oeuvres éditées en cartes de souhaits. Je mentionne le mot « oeuvre », mais le mot est bien grand de sens car, en regardant bien les images, celles-ci n'ont rien de ce que l'on qualifie « d'oeuvre ». Presque pas de dessin, aucun style défini dans la peinture et rien non plus dans la composition ou presque. Cependant, il y avait beaucoup d'amour ! Ma carrière d'artiste est lancée Ma première collection, bien modeste vous le comprenez bien, comptait 14 petites oeuvres éditées en cartes de souhaits. Je mentionne le mot « oeuvre », mais le mot est bien grand de sens car, en regardant bien les images, celles-ci n'ont rien de ce que l'on qualifie « d'oeuvre ». Presque pas de dessin, aucun style défini dans la peinture et rien non plus dans la composition ou presque. Cependant, il y avait beaucoup d'amour ! Je vivais et appréciais tellement mes oeuvres que même les plus laides trouvaient à mes yeux une grande beauté. N'eût été de mon côté « vendeur », je n'aurais jamais réussi à les mettre en vente dans les magasins. Février 1987 Mon premier client : APOBEC INC - 111, rue Principale, Saint-Appolinaire, Québec Achat : 30 cartes Mon deuxième client : M. André Guillemette, Saint-Agapit, Québec Achat : 10 cartes Ce fût mes premières ventes. Inutile de vous dire combien j'étais fier de ces résultats. Mars 1987Aucune vente. J'ai parcouru plusieurs villes et villages avec comme résultat la chance de pouvoir laisser ça et là quelques cartes en consignation. Avril 1987 Une deuxième visite dans le plupart des magasins sollicités lors de ma tournée de mars dernier me permet de constater que mon travail ne fût pas vain car, sur les cartes laissées en consignation, j'ai pu en vendre 146. J'ai ainsi continué, chemin faisant, d'offrir dans les différentes boutiques et magasins susceptibles d'acheter, les cartes signées « Richard Boutin ». Les ventes pour la première année ont totalisées la somme de 3 294$, mais avec un très minime profit, car mon coûtant pour ces dernières étaient de 0,78$. Afin d'être compétitif, je vendais mes cartes au coût de 0,80$ pièce à certains de mes clients et pour la majorité des autres, le coût était de 1,00$ pièce. » 1988 à 1990 L'année 1988 se déroula ainsi : plus de route afin d'ouvrir encore plus de magasins, passant de 3 294$ de cartes vendues en 1987 à 33 279$ pour 1988. Mon objectif était le suivant : chaque ville se devait d'avoir mon produit et ce, sans exception. Si un magasin refusait, alors je me devais de l'offrir à son compétiteur. Durant l'hiver, même avec le froid et l'humidité que contient un garage, je me suis mis à fabriquer des présentoirs de bois afin que mon produit, avec une présentation différente, se vende mieux que les autres fournisseurs de cartes. Je n'avais pas tellement le choix car la réponse était toujours la même : « nous n'avons pas de place dans nos meubles actuellement pour mettre vos cartes ». 1989-1990 Un artiste souhaite qu'à un moment donné, un grossiste ses images et les distribue à sa place... Cette année là, un certain distributeur remarque un peu partout mes présentoirs et mes cartes dans différentes villes du Québec. Il m'a alors proposé, avec ses belles paroles, la possibilité de me concentrer seulement sur la peinture et que lui s'occuperait de tous mes clients, à la condition de renoncer à les visiter... ce que je fis. Malheureusement je suis tombé dans le panneau, comme plusieurs artistes d'ailleurs. L'année fut difficile ayant perdu environ 80 magasins et tous mes présentoirs que j'avais fabriqués dans mon fameux garage... Ce beau « parleur » ne donnait aucun suivit après vente, ce à quoi j'avais habitué mes clients. Une expérience qui m'a servit de leçon pour le reste de ma carrière... Mais on ne lâche pas prise, on continue. Fin 1990, j'ai repris la route de plus belle et recommencé la vente. Parallèlement, je suivis des cours de peinture pour perfectionner mon art. Je me donnais comme défi de prendre une session de cours de peinture par année dans différentes techniques, ce qui me donnait de plus en plus confiance en moi. Afin de diversifier mes produits, j'ai commencé à faire des grandes cartes avec des pochoirs et des cannettes de peinture en aérosol. Certaines se faisaient dans l'entrée du sous-sol afin de ne pas contaminer toute la maison. Malgré la faible qualité de l'art, le produit a connu le succès. Et voilà, ça semble reparti, les efforts déployés donneront sûrement du succès pour les années à venir. À suivre... » 1991 à 1992 Après quelques cours de peinture mes « petites oeuvres » sont remarquées lors d'une exposition, et c'est à partir de ce moment que je me suis senti à l'aise de signer mon nom au complet au bas de mes tableaux. » 1993 à 1994 Mes toiles portent maintenant ma « griffe » et je travaille à la réalisation d'une nouvelle collection. Puisque j'étais rendu à numéroter mes « petites oeuvres » à la lettre « F », alors pour cette nouvelle collection, mon premier tableau porte donc le numéro G-01 et ainsi de suite. G01 G24 G70 G112 G171 G189 1992 1993 1994 1995 1996 1997 G248 G272 G315 G378 G171 G488 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Parallèlement, la collection toujours grandissante de produits m'amène à la construction d'un atelier, pour à la fois mieux travailler et ainsi exposer mes tableaux. Quel plaisir de laisser un sous-sol après 7 ans, pour un espace plus spacieux. » 1995 Au printemps, soit le dernier dimanche de mai, un petit miracle se produit. 450 personnes se déplacent pour cette journée spéciale appelée « portes ouverte ». Cet engouement m'amène à me dépasser davantage. » 1996 à aujourd'hui Plusieurs agrandissements se greffent à l'atelier initial ainsi que beaucoup d'autres nouveaux produits. La journée « portes ouvertes » est devenue coutume et ce, toujours le dernier dimanche du mois de mai. Le partage du travail se fait avec l'embauche de personnel qualifié. Sans compter les heures de Carmen et les enfants, deux personnes travaillent à l'atelier, quatre représentants sur la route pour le Québec, un distributeur pour le reste du Canada et les Etats-Unis. Des graphistes et imprimeurs travaillent les produits et ce toujours à partir de mes oeuvres. Aujourd'hui nous retrouvons les produits « Richard Boutin » dans plus de 1 100 points de vente. Le rêve tant désiré au départ est devenu réalité avec ses forces et ses faiblesses et ce, jusqu'à maintenant. Le mélange en tant qu'artiste et homme d'affaire me donnent probablement un équilibre de vie en observant toutes les beautés que comportent la vie de campagne ainsi que celles de la ville.